Robert 2 le Pieux

Né en 970 à Orléans, meurt en 1031 à Melun.
Il règne de 996 à 1031.

Portrait de Robert 2
Robert II est décrit par ses contemporains comme étant un homme séduisant. Grand, belle chevelure, barbe fournie et épaule haute. Mais la caractéristique qui prédomine parmi les témoignages c'est une piété digne d'un moine.
Elève de Gerbert à l'école de Reims, il connaît le latin et s'intéresse fortement à la théologie et à la musique. Mais sa générosité et sa piété n'excluent pas une vie privée fortement mouvementée.

Après avoir épousé Rozala en 987, puis l'avoir répudié en 988, il s'éprend de Berthe, la veuve du Comte Eudes de Blois au grand dam de Hugues Capet.
Dès la mort de son père il l'épouse et s'écarte des lois de l'église, ce mariage étant prohibé par le droit canonique.
Il arrive avec l'aide de Gerbert à convaincre Archambaud, l'êveque de Tours, de le marier. Cependant, le pape Grégoire V n'accepta pas cette union malgré les concessions de Robert II, comme la libération de Arnoul (ancien Archevêque de Reims).
Il excommunie le roi et son épouse en 998 et leur impose une pénitence de 7 ans.
Craignant la damnation, et Gerbert étant devenu pape en 999, Robert II cède et répudie Berthe qui vient de perdre son enfant.
Il épouse en 1003 Constance, la fille du comte d'Arles Guillaume I. Mais après avoir envahie la cour de méridionaux elle se révèle être avare et acariâtre.

Elle donne deux fils à Robert qui lassé d'elle, emmène Berthe à Rome pour demander au pape la rupture de son mariage et par là même la légitimation de son union avec Berthe. Mais le pape ne peut que refuser et le roi reprend la vie commune avec Constance.
En 1017, Robert II, tout comme son père, décide de faire sacrer son fils aîné Hugues de son vivant. Mais l'acharnement de Constance, qui souhaite voir son troisième fils Robert sur le trône aura raison de Hugues. Il commence par se révolter puis meurt prématurément en 1025. Malgré la farouche volonté de la reine, c'est Henri, le deuxième fils, qui est sacré roi en 1026.
Malgré sa grande piété, Robert II ne fut pas le jouet de l'église. Déjà il s'était opposé au pape pour son mariage, et il n'hésita pas à imposer ses propres candidats aux évêchés.

Robert II fut tenté par de grandes entreprises comme la conquête du duché de Bourgogne, (différent du Duché ou du Royaume de Bourgogne), que la mort de son oncle Henri en 1002 fait passer entre les mains du comte de Bourgogne, plus attaché à l'empire qu'à la France.
Avec l'aide de l'Abbé Cluny, de l'Evêque d'Autun et des Ducs de Normandie, il met plus de douze ans à conquérir le duché dont il confie l'administration nominal à Henri.
Voulant limiter le pouvoir de ses voisins les plus puissants, Robert II s'allie avec l'empereur Henri II d'Allemagne et le comte de Flandre Baudoin IV à qui il donne sa fille Adèle en mariage.
Son grand et principal ennemi reste l'empereur qu'il rencontre pourtant à Ivois en 1023. Rencontre destinée à rétablir la paix dans l'église et à soutenir la réforme du clergé, qui à la mort de l'empereur en 1024 n'aboutit à aucune entente durable.

Malgré son envie de défendre les lombards dans leur lutte contre l'empereur Conrad II, le roi refuse en 1024 la couronne de Lombardie qu'on lui offre.
En fait Robert II mesure son impuissance politique, qui de plus est aggravé par ses querelles domestiques qui assombrissent la fin de son règne et le pousse à trouver refuge dans la religion.
Il meurt en 1031 comme un saint aimé de son peuple, et laisse le royaume en grand péril à cause de la rivalité de ses fils, fortement attisée par leur mère Constance.

Robert II consolide la jeune dynastie en conquérant le duché de Bourgogne (auquel Henri renoncera), mais il n'eut pas les moyens d'une grande politique. A cette époque il importait avant tout de durer, et on le voit surtout entouré de petit châtelains d'Ile de France à défaut des grands qui auraient dut lui rendre hommage.
Par contre on peut lui faire reproche d'avoir persécuté les juifs en 1010 et d'avoir brûlé en 1022 les premiers cathares à Orléans.