Henri 1

Né en 1008 à , meurt en 1060 à Vitry-aux-Loges.
Règne de 1031 à 1060.

Portrait de Henri 1
Henri I a un début de règne difficile.
Il doit affronter la révolte de son frère Robert soutenu par sa mère Constance et le comte Eudes II de Blois.
Ce dernier s'empare de Sens et oblige Henri à trouver refuge auprès de Robert le Diable, son allié avec Conrad II l'empereur d'Allemagne, le comte d'Anjou et le comte de Flandre.

Heureusement, Constance meurt en 1034 et Henri vient à bout de ses adversaires. Mais ce n'est pas sans amputer son domaine ; il donne à Robert le Diable le Vexin français et à son frère Robert le Duché de Bourgogne.
Son principal adversaire Eudes II ne désarme pas, et il s'adresse au plus jeune frère du roi, Eudes, pour former une nouvelle coalition.
Cependant elle tourne à l'avantage du roi avec la prise de Sens, la capture de son frère Eudes et la conquête de la Touraine par le comte Geoffroy-Martel.

Mais l'alliance de Henri I et des normands finit par se rompre.
Parti en Terre Sainte, Robert le Diable confie au roi son bâtard, futur Guillaume le Conquérant, et après sa mort en 1031, le roi aide Guillaume à vaincre les barons normands à la bataille de de Val-ès-Dunes en 1047.
Cependant la Normandie est trop puissante et un conflit éclate entre le roi et Guillaume.

En 1053, le roi noue contre Guillaume une vaste coalition avec l'Anjou, la Bourgogne, l'Auvergne, la Champagne et l'Aquitaine. Le roi essuie une défaite à Mortemer en 1054, puis une autre à Varaville en 1058, ce qui consolide la Normandie.
Bien que Henri I fut un roi pieux et irréprochable au niveau de sa vie religieuse, il se heurta à une papauté voulant purger l'Eglise des pratiques simoniques (trafic d'objets sacrés, de biens spirituels ou de charges ecclésiastique), et de réformer l'image des clercs.

L'hostilité du roi pour la papauté s'explique par les liens privilégiés de cette dernière avec Conrad II l'empereur germanique. Conrad ayant acquit le royaume de Bourgogne pour son fils (1039), le roi obtient en compensation de conserver un pouvoir nominal sur ce royaume.
Après l'échec en 1044 d'un vassal de l'empereur Henri III, le Duc Godefroy encouragé par le roi n'hésite pas à faire de grands préparatifs militaires en 1046. Il réclame en "vertu de son droit héréditaire" le Palais d'Aix-la-Chapelle et le royaume de Lorraine.
Mais faute de moyens réels, ces menaces restent sans lendemain.

Après la mort de sa fiancée, fille de Conrad II, le roi épouse en 1043 Mathilde de Frise, la fille de Henri III, mais elle meurt sans héritier après un an de mariage.
Henri I décide de chercher une "lointaine princesse", et il envoie Roger II, l'Evêque de Châlon à Kiev. Il lui ramène Anne, la fille du grand Duc Iaroslav le Boiteux, qu'il épouse et fait sacrer à Reims en 1059. Elle lui donne l'année suivante le futur Philippe I, qui est sacré à Reims en 1059.

Le bilan territorial de Henri I est plutôt négatif ; il perd le Duché de Bourgogne et le Vexin français, et ce n'est pas l'acquisition du Comté de Sens 1055 qui compense cette perte.
Mais il réussit à asseoir son pouvoir, comme lorsqu'il contraint en 1056 son allié Geoffroy-Martel à restituer le Vendômois à Foulques l'Oison.
La dynastie Capétienne commence à s'affermir, malgré sa faiblesse intrinsèque, que la ténacité des capétiens à venir transformera en autorité incontestable.