Heureusement,
Constance meurt en 1034 et Henri vient à bout de ses adversaires.
Mais ce n'est pas sans amputer son domaine ; il donne à Robert le
Diable le Vexin français et à son frère Robert le Duché
de Bourgogne.
Son principal adversaire Eudes II ne désarme pas, et il s'adresse
au plus jeune frère du roi, Eudes, pour former une nouvelle coalition.
Cependant elle tourne à l'avantage du roi avec la prise de Sens,
la capture de son frère Eudes et la conquête de la Touraine
par le comte Geoffroy-Martel.
Mais l'alliance de Henri I et des normands finit par se rompre.
Parti en Terre Sainte, Robert le Diable confie au roi son bâtard,
futur Guillaume
le Conquérant, et après sa mort en 1031, le roi
aide Guillaume à vaincre les barons normands à la bataille
de de Val-ès-Dunes en 1047.
Cependant la Normandie est trop puissante et un conflit éclate entre
le roi et Guillaume.
En
1053, le roi noue contre Guillaume une vaste coalition avec l'Anjou,
la Bourgogne, l'Auvergne, la Champagne et l'Aquitaine. Le roi essuie
une défaite à Mortemer en 1054, puis une autre à
Varaville en 1058, ce qui consolide la Normandie.
Bien que Henri I fut un roi pieux et irréprochable
au niveau de sa vie religieuse, il se heurta à une papauté
voulant purger l'Eglise des pratiques simoniques (trafic d'objets
sacrés, de biens spirituels ou de charges ecclésiastique),
et de réformer l'image des clercs.
L'hostilité
du roi pour la papauté s'explique par les liens privilégiés
de cette dernière avec Conrad II l'empereur germanique. Conrad ayant
acquit le royaume de Bourgogne pour son fils (1039), le roi obtient en compensation
de conserver un pouvoir nominal sur ce royaume.
Après
l'échec en 1044 d'un vassal de l'empereur Henri III, le Duc Godefroy
encouragé par le roi n'hésite pas à faire de grands
préparatifs militaires en 1046. Il réclame en "vertu de son
droit héréditaire" le Palais d'Aix-la-Chapelle et le royaume
de Lorraine.
Mais faute de moyens réels, ces menaces restent sans lendemain.
Après
la mort de sa fiancée, fille de Conrad II, le roi épouse en
1043 Mathilde de Frise, la fille de Henri III, mais elle meurt sans héritier
après un an de mariage.
Henri I décide de chercher une "lointaine princesse", et il envoie
Roger II, l'Evêque de Châlon à Kiev. Il lui ramène
Anne, la fille du grand Duc Iaroslav le Boiteux, qu'il épouse et
fait sacrer à Reims en 1059. Elle lui donne l'année suivante
le futur Philippe I, qui est sacré à Reims en 1059.
Le bilan territorial de Henri I est plutôt négatif ; il perd
le Duché de Bourgogne et le Vexin français, et ce n'est pas
l'acquisition du Comté de Sens 1055 qui compense cette perte.
Mais il réussit à asseoir son pouvoir, comme lorsqu'il contraint
en 1056 son allié Geoffroy-Martel à restituer le Vendômois
à Foulques l'Oison.
La dynastie Capétienne commence à s'affermir, malgré
sa faiblesse intrinsèque, que la ténacité des capétiens
à venir transformera en autorité incontestable.