Après l'annexion au domaine royal du Gâtinais et du Valentinois (1068), il soutient les droit de la Comtesse de Flandre Rachilde, contre Robert I le Frison. Mais battu par ce dernier près du mont Cassel en 1071, il s'allie à lui et épouse sa nièce Berthe de Hollande. Cela ne l'empêche pas en 1074, de lui prendre la ville de Corbie.
Si en 1066 Philippe était trop jeune, treize ans, pour contrer
Guillaume
le Conquérant
dans sa conquête de l'Angleterre, il fit tout pour l'affaiblir
sur le continent.
Il l'oblige à lever le siège de Dol en 1076 ce qui rend
difficile à Guillaume l'annexion de la péninsule Bretonne
à la Normandie, puis il sème la zizanie entre le nouveau
roi d'Angleterre et ses barons continentaux, puis entre lui et ses
fils.
Ainsi il soutient la révolte de Robert Courteheuse contre son
père (Guillaume). Ce dernier est battu à Gerberoy en
1079, ce qui permet à Philippe I d'obtenir Gisors du fils,
comme récompense pour son aide, et de l'argent du père
pour lever le siège d'un château.
A la mort de Guillaume en 1087, Philippe continue sa politique de
division en soutenant alors Robert Courteheuse (nouveau duc de Normandie)
contre son frère Guillaume le Roux, devenu roi d'Angleterre.
Guillaume revendique le Vexin français et allié au Duc
d'Aquitaine, il menace même le royaume, qui est sauvé
par Louis, le prince héritier et l'héroïsme des
défenseurs de Pontois puis de Chaumont en 1098.
La principale faute de Philippe I se fait au déclin de son
règne lorsqu'il laisse agir son fils Louis, qui mal conseillé
ne sut pas s'opposer en 1106 à la réunion par Henri
Beauclerc (le successeur de Guillaume le Roux) de l'Angleterre et
du Duché de Normandie; il faudra attendre 1202 pour que la
France récupère la Normandie.
La réforme de l'Eglise visant à faire disparaître
la simonie, ne plaît pas à Philippe qui la pratique.
Cette réforme tend en fait à faire échapper les
évêchés à son contrôle, ce qui ne
peut que nuire à son pouvoir politique.
Le roi continue donc ses pratiques simoniaques, si bien que de 1076
à 1082, deux légats pontificaux sillonnent le royaume
en déposant et excommuniant les évêques royaux.
Mais le pape Grégoire VII en proie à des difficultés
avec le Saint Empire, ménage politiquement Philippe I.
La
vie privée du roi amène le nouveau pape Urbain II à
plus de fermeté.
En 1092, Philippe I répudie la Reine Berthe, qui lui a donné
le future héritier Louis VI. En effet, il répond à
une déclaration d'amour passionnée de Bertrade de Montfort
qui se croit délaissée par son époux Foulques
le Réchin Comte de Blois.
Il l'épouse après un enlèvement, au mépris
des lois de l'Eglise mais avec le consentement de deux évêques.
Urbain
II excommunie le roi et sa nouvelle épouse, et Philippe ne
se séparant pas de Bertrade, qui lui donne un fils Philippe
de Mantes, son excommunication fut maintenue à de nombreuses
reprises, en particulier au Concile de Clermont (1095) où fut
prêchée la première croisade, ce qui explique
qu'il n'y participera pas.
Cela n'empêche pas la venue en France du nouveau pape Pascal
II en 1106-1107, et pour les évêchés une investiture
spirituelle du pape et pour les bien temporels du roi.
Philippe
I a sut agrandir sont royaume. Il annexe le Vermandois, le Gâtinais,
le Vexin français, Corbie et Gisors, de plus il achète
en 1101 Bourges et la seigneurie de Dun au Vicomte Arpin qui partait
en croisade.
Mais ce sont des acquisitions fragiles, car les abords du domaine
royal étaient infestés de seigneurs pillards. En 1081,
l'un d'eux, le Sire du Puiset inflige une grosse défaite à
l'armée royale.
Philippe continue de s'appuyer sur les châtelains fidèle
de l'Ile de France où il choisit ses grands officiers, alors
que les évêques s'éloignent de lui à cause
de la réforme.
Il améliore l'administration de son domaine en utilisant des
prévôts. Leur but étant d'administrer le domaine
royal, en percevoir les revenus, y exercer la justice et récolter
les amandes, et surtout, y faire respecter la loi du roi.
Philippe I meurt en 1108, et à la fin de sa vie il est de plus
en plus impotent, d'ailleurs, c'est en vérité son fils
Louis qui gouverne depuis 1101.
Mais ces dernières années ne doivent pas ternir les
acquis de son règne notamment le freinage de l'expansion de
Guillaume le Conquérant et de ses fils, et l'agrandissement
du royaume.
Il sut conseiller à son fils la politique à suivre,
et il suffira à ce dernier de la poursuivre dans ses grandes
lignes.
Ainsi Louis VI deviendra pour les historiens, le roi dont le règne
marque le "réveil de la royauté" en France. Sans compter
que la solidité interne du domaine permettait une extension
des pouvoirs royaux sans trop de difficultés.