Dès
le début de son règne, Louis VII provoque la colère
de Saint Bernard pour s'être
montré hostile en 1141 à l'élection de l'évêque
de Poitiers. La même année il tente d'imposer Cadurc,
son chancelier, à l'archevêché de Bourges, contre
le candidat du pape, Pierre de la Châtre.
L'affaire se complique quant Pierre de la Châtre se réfugie
chez le comte Thibaud de Champagne, dont la nièce avait été
répudiée par son mari Raoul de Vermandois, qui épousa
la soeur d'Aliénor d'Aquitaine.
Le
pape Innocent II ayant déclaré cette union nulle, et
Thibaud de Champagne ayant obtenu son interdit sur les terres de Raoul,
le roi en représailles envahit en 1142 la Champagne. Et après
l'incendie de Vitry, le roi se jugea responsable de la mort des trois
mille personnes brûlées vives dans l'église.
Il
faut attendre le nouveau pape Celestin II pour que en 1143 le roi
s'incline : Pierre de la Châtre réintégra son
évêché et Raoul de Vermandois reprit sa première
femme.
Le
25 décembre 1145, le roi annonce à Bourges son départ
pour la croisade, probablement pour se faire pardonner les morts
de Vitry.
La chute d'Edesse en 1145 rend indispensable la deuxième
croisade.
Prêchée en 1146 par Saint Bernard, elle est conduite
par l'empereur Conrad III et Louis VII. Par ailleurs, afin de mieux
surveiller sa femme Aliénor d'Aquitaine,
Louis VII a le tord de l'emmener avec lui.
Mais
rapidement il y a mésentente entre le roi et l'empereur, et
après la défaite de Pisidie en janvier 1148, les français
s'embarquent pour Antioche. Et à Antioche, la reine retrouve
son oncle Raymond de Poitiers avec lequel on l'accusa d'entretenir
des relations interdites.
Si bien que après l'échec militaire de la croisade devant
Damas, et les doutes émis par Aliénor sur la validité
de son mariage pour cause de consanguinité, les époux
regagnent la France en 1149 sur des bateaux différents.
Pendant
l'absence du roi Suger
administre sagement le royaume, et dès son retour, il conseille
à Louis VII de ne pas répudier Aliénor.
Mais l'Abbé Suger meurt en 1151, et le 21 mars 1152 le concile
de Beaugency reconnaît la nullité du mariage royal. Moins
de deux mois plus tard, Aliénor épouse à Poitiers
Henri Plantagenêt comte d'Anjou, du Maine, de Touraine, et duc
de Normandie. Il deviendra deux ans après roi d'Angleterre
sous le nom de Henri II.
Pour
avoir contracté le mariage sans sa permission, Louis VII déchu
Henri Plantagenêt de ses fiefs français en 1152.
Mais, malgré l'alliance de quelques vassaux, il manque de moyens
réels pour faire exécuter sa sentence.
Louis VII renonce en échange de deux mille marcs à l'Aquitaine
et impose à son royaume en 1155 la "paix du roi".
En 1156, le roi d'Angleterre lui rends hommage pour ses fiefs français
et en 1158 un traité d'amitié est signé entre
les deux rois.
Le jeune fils de Henri est fiancé à la fille de Louis
qui apporte en dot le Vexin normand.
Mais la querelle reprend entre la France et l'Angleterre quant Henri
II prétend obtenir l'hommage de Raymond V comte de Toulouse.
En juin 1159, il pénètre en Languedoc et s'empare de
Cahors, mais devant l'intervention de Louis VII pour défendre
Toulouse il se retire.
Pendant que le roi combat à Toulouse, trois de ses châteaux
proche de Paris sont livrés aux mains de l'ennemi, et après
le mariage forcé entre sa fille et Henri le Jeune, il jure
d'une trêve avec l'Angleterre à Chinon en 1160.
Hormis
les problèmes avec l'Angleterre Louis VII doit faire face
à un autre ennemi.
Frédéric Barberousse, l'empereur d'Allemagne depuis 1151 était
devenu l'allié du roi d'Angleterre, et tentait de détourner
certains vassaux du roi de France. Pour lui résister, Louis
après la mort de sa deuxième femme en 1160, Constance
de Castille qui lui donne une fille, épouse Adèle
de Champagne.
Le
roi est fondamentalement opposé à l'Empereur car il
reconnaît en accord avec Henri II un autre pape. Mais en 1165
ils signent le traité de Vaucouleurs avec comme objectif l'extermination
des brabançons.
En
1167, les hostilités reprennent entre Louis VII et Henri II.
Le roi de France veut réconcilier le roi d'Angleterre et son
chancelier et archevêque de Cantorbéry Thomas Becket,
qui s'était réfugié en France depuis 1164.
Mais quant ce dernier rentre en Angleterre il se fait assassiner,
ce qui contribue à rehausser le prestige de celui qui l'avait
accueillit. Si bien que de nombreux évêques et abbés
demandèrent à Louis VII protection.
A
l'instigation d'Aliénor, son ancienne épouse, Louis
VII choisit de soutenir les fils d'Henri II, Henri le Jeune, Richard
et Geoffroy dans la lutte contre leur père. Mais la révolte
échoue en 1174, Aliénor est emprisonnée et un
nouvel accord décide du mariage d'Adélaïde, fille
de Louis VII avec Richard, fils de Henri II.
Mais la lutte reprend pourtant en 1177, lorsque Henri II prétend
faire valoir ses droits sur l'Auvergne. La situation est critique
pour le roi de France qui est sauvé par l'intervention du légat
pontifical qui menace l'empire angevin d'interdit si la paix ne se
signe pas. Elle est signée le 11 septembre 1177 à Nonancourt.
Le 1 novembre 1179 Louis VII fait sacrer son fils Philippe à
Reims. Mais frappé d'hémiplégie, le roi ne peut
assister au sacre, et meurt le 18 septembre 1180 à l'abbaye
de Saint-Port.
Le règne de Louis VII apparaît comme bénéfique
avec le développement des villes qu'il favorisa plus que son
père, et aussi la multiplication des églises (comme
la construction de Notre Dame de Paris qui débute en 1163).
En fait le principal reproche des historiens à l'égard
de Louis VII c'est la répudiation d'Aliénor d'Aquitaine,
bien que pour d'autre ce serait plutôt une bonne chose, car
les possessions d'Aliénor n'ont rien apportés de bon
à Henri Plantagenêt.
De plus, face à Henri II, son principal ennemi, son effacement
eut à la longue plus d'effet que la fougue du souverain anglais,
que son fils Philippe II allait réussir à abattre.