Louis 7

Né en 1120 à , meurt en 1180 à l'abbaye de Saint-Port.
Règne de 1137 à 1180.

Portrait de Louis 7 le jeune
Élevé pour être clerc et fort cultivé, Louis VII se trouve héritier du trône à la mort prématuré de son frère aîné.
Il demeura à certains égards timide et doux, facile à tromper, et à la fin de sa vie il tombe dans la bigoterie.
Actif et batailleur dès sa jeunesse, il resta toute sa vie capable d'accomplir les pires cruautés.

Dès le début de son règne, Louis VII provoque la colère de Saint Bernard pour s'être montré hostile en 1141 à l'élection de l'évêque de Poitiers. La même année il tente d'imposer Cadurc, son chancelier, à l'archevêché de Bourges, contre le candidat du pape, Pierre de la Châtre.
L'affaire se complique quant Pierre de la Châtre se réfugie chez le comte Thibaud de Champagne, dont la nièce avait été répudiée par son mari Raoul de Vermandois, qui épousa la soeur d'Aliénor d'Aquitaine.

Le pape Innocent II ayant déclaré cette union nulle, et Thibaud de Champagne ayant obtenu son interdit sur les terres de Raoul, le roi en représailles envahit en 1142 la Champagne. Et après l'incendie de Vitry, le roi se jugea responsable de la mort des trois mille personnes brûlées vives dans l'église.
Il faut attendre le nouveau pape Celestin II pour que en 1143 le roi s'incline : Pierre de la Châtre réintégra son évêché et Raoul de Vermandois reprit sa première femme.

Le 25 décembre 1145, le roi annonce à Bourges son départ pour la croisade, probablement pour se faire pardonner les morts de Vitry.
La chute d'Edesse en 1145 rend indispensable la deuxième croisade.
Prêchée en 1146 par Saint Bernard, elle est conduite par l'empereur Conrad III et Louis VII. Par ailleurs, afin de mieux surveiller sa femme Aliénor d'Aquitaine, Louis VII a le tord de l'emmener avec lui.
Mais rapidement il y a mésentente entre le roi et l'empereur, et après la défaite de Pisidie en janvier 1148, les français s'embarquent pour Antioche. Et à Antioche, la reine retrouve son oncle Raymond de Poitiers avec lequel on l'accusa d'entretenir des relations interdites.
Si bien que après l'échec militaire de la croisade devant Damas, et les doutes émis par Aliénor sur la validité de son mariage pour cause de consanguinité, les époux regagnent la France en 1149 sur des bateaux différents.

Pendant l'absence du roi Suger administre sagement le royaume, et dès son retour, il conseille à Louis VII de ne pas répudier Aliénor.
Mais l'Abbé Suger meurt en 1151, et le 21 mars 1152 le concile de Beaugency reconnaît la nullité du mariage royal. Moins de deux mois plus tard, Aliénor épouse à Poitiers Henri Plantagenêt comte d'Anjou, du Maine, de Touraine, et duc de Normandie. Il deviendra deux ans après roi d'Angleterre sous le nom de Henri II.

Pour avoir contracté le mariage sans sa permission, Louis VII déchu Henri Plantagenêt de ses fiefs français en 1152.
Mais, malgré l'alliance de quelques vassaux, il manque de moyens réels pour faire exécuter sa sentence.
Louis VII renonce en échange de deux mille marcs à l'Aquitaine et impose à son royaume en 1155 la "paix du roi".
En 1156, le roi d'Angleterre lui rends hommage pour ses fiefs français et en 1158 un traité d'amitié est signé entre les deux rois.
Le jeune fils de Henri est fiancé à la fille de Louis qui apporte en dot le Vexin normand.

Mais la querelle reprend entre la France et l'Angleterre quant Henri II prétend obtenir l'hommage de Raymond V comte de Toulouse.
En juin 1159, il pénètre en Languedoc et s'empare de Cahors, mais devant l'intervention de Louis VII pour défendre Toulouse il se retire.
Pendant que le roi combat à Toulouse, trois de ses châteaux proche de Paris sont livrés aux mains de l'ennemi, et après le mariage forcé entre sa fille et Henri le Jeune, il jure d'une trêve avec l'Angleterre à Chinon en 1160.

Hormis les problèmes avec l'Angleterre Louis VII doit faire face à un autre ennemi.
Frédéric Barberousse, l'empereur d'Allemagne depuis 1151 était devenu l'allié du roi d'Angleterre, et tentait de détourner certains vassaux du roi de France. Pour lui résister, Louis après la mort de sa deuxième femme en 1160, Constance de Castille qui lui donne une fille, épouse Adèle de Champagne.
Le roi est fondamentalement opposé à l'Empereur car il reconnaît en accord avec Henri II un autre pape. Mais en 1165 ils signent le traité de Vaucouleurs avec comme objectif l'extermination des brabançons.

En 1167, les hostilités reprennent entre Louis VII et Henri II. Le roi de France veut réconcilier le roi d'Angleterre et son chancelier et archevêque de Cantorbéry Thomas Becket, qui s'était réfugié en France depuis 1164.
Mais quant ce dernier rentre en Angleterre il se fait assassiner, ce qui contribue à rehausser le prestige de celui qui l'avait accueillit. Si bien que de nombreux évêques et abbés demandèrent à Louis VII protection.

A l'instigation d'Aliénor, son ancienne épouse, Louis VII choisit de soutenir les fils d'Henri II, Henri le Jeune, Richard et Geoffroy dans la lutte contre leur père. Mais la révolte échoue en 1174, Aliénor est emprisonnée et un nouvel accord décide du mariage d'Adélaïde, fille de Louis VII avec Richard, fils de Henri II.
Mais la lutte reprend pourtant en 1177, lorsque Henri II prétend faire valoir ses droits sur l'Auvergne. La situation est critique pour le roi de France qui est sauvé par l'intervention du légat pontifical qui menace l'empire angevin d'interdit si la paix ne se signe pas. Elle est signée le 11 septembre 1177 à Nonancourt.
Le 1 novembre 1179 Louis VII fait sacrer son fils Philippe à Reims. Mais frappé d'hémiplégie, le roi ne peut assister au sacre, et meurt le 18 septembre 1180 à l'abbaye de Saint-Port.

Le règne de Louis VII apparaît comme bénéfique avec le développement des villes qu'il favorisa plus que son père, et aussi la multiplication des églises (comme la construction de Notre Dame de Paris qui débute en 1163).
En fait le principal reproche des historiens à l'égard de Louis VII c'est la répudiation d'Aliénor d'Aquitaine, bien que pour d'autre ce serait plutôt une bonne chose, car les possessions d'Aliénor n'ont rien apportés de bon à Henri Plantagenêt.
De plus, face à Henri II, son principal ennemi, son effacement eut à la longue plus d'effet que la fougue du souverain anglais, que son fils Philippe II allait réussir à abattre.